Les TMS : Que coûtent-ils vraiment aux entreprises ?

Les TMS concernent-ils tout le monde ?

En constante évolution depuis ces 20 dernières années, les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent de loin la première cause de maladies professionnelles indemnisées. Selon l’Assurance Maladie, les pathologies liées aux TMS engendrent 10 millions de jours d’arrêts de travail, ce qui place ce motif en tête des journées de travail perdues. Focus sur ces troubles qui ne sont pas sans conséquences dans la vie des salariés et de l’entreprise.

 Les parties du corps touchées par les TMS :

épaules 30 % , coudes 22 %, mains poignets et doigts 38 %, bas du dos 7 %, genoux chevilles 2 %.

Le mal de dos représente 20 % des arrêts de travail, et 45 % deviennent Chroniques.

Coût moyen d'un TMS 25 512 €

L’absentéisme est réputé, coûter cher aux entreprises mais rares sont celles qui cherchent pourtant à calculer ce surcoût de masse salariale. 80 % des DRH reconnaissent ne pas avoir de vision précise de ce que représente le coût de l’absentéisme dans leur organisation.  

Et vous ? Connaissez-vous ce coût pour votre entreprise ?


Les TMS ont un impact sur la capacité de l’entreprise à mobiliser ses ressources pour gagner ou maintenir une position concurrentielle. Les coûts stratégiques ne sont pas une évaluation comptable par poste, mais ils renseignent sur les principales limites que posent les TMS aux capacités de l’entreprise.

Les limites de capacité peuvent être sociales (risque de conflit ou d’épuisement), productives (augmentation des temps gammes liés aux restrictions), économiques (impact du sureffectif induit par les TMS sur les prix et la compétitivité), ou éthiques (dégradation de l’image de l’entreprise pour ses clients ou pour son attractivité). Pour chaque entreprise, c’est la direction, le management et les représentants du personnel qui peuvent qualifier les coûts stratégiques.

Selon l’ISEOR, les coûts cachés ( stratégiques et indirects) sont 10 à 30 fois les coûts directs soit entre 6800 euros et 11 200 euros. 

Le coût moyen d’un TMS pour une entreprise équivaudrait à un 13ème mois de salaire !


En conclusion,

Les TMS sont l'origine de la perturbation d'un process clé, allongeant directement le délai de réalisation ou perturbant directement la fiabilité, avec des effets perceptibles et très sensibles sur son marché. Dans cette situation, les TMS (ou tout autre problème récurrent et croissant de santé) induisent des pertes importantes d’efficience sur l’un des process sensibles de l’organisation, à des moments et dans des situations limites de service, de production, ou de commercialisation. Les conséquences sont très préjudiciables pour la compétitivité ou le service rendu. Un investissement de prévention ciblé sur ce process pourrait a contrario améliorer très sensiblement la compétitivité du service ou de la production.

Les TMS renforcent les dysfonctionnements et les perturbations installé dans l’entreprise et ajoutent une contrainte. Ceci aboutit a une saturation radicale à la fois de l’organisation, des relations de travail, et des capacités de résistances humaines et sociales internes, jusqu’à l’hypothèque de l’essentiel des facultés d’absorption des aléas et d’adaptation. Les TMS (ou tout autre problème récurrent et croissant de santé) n’ont pas d’impact économique perceptible pris isolément, mais ils se trouvent se cumuler progressivement avec d’autres perturbations ou turbulences majeures de l’environnement externe ou interne (du travail), qui en viennent à « saturer » globalement toutes les facultés d’adaptation de l’organisation. Celle-ci atteint alors des limites de capabilité humaine ou sociale, comme un équipement atteint ses « limites de capabilité » fonctionnelles (états limites de service, usuelles, ou ultimes). Des dysfonctionnements majeurs ne peuvent que s’en suivre, faute de politique active de prévention et de correction, impactant en particulier la « conflictualité », l’adaptation aux changements, la réactivité, l’innovation, voire la productivité et les coûts de main d’œuvre de l’ensemble des salariés en état de rejet radical d’un système dépassé dont ils n’attendent plus d’adaptation ni de progrès.

Une démarche simple pour une première approche des coûts consiste à consulter le compte employeur facturé par le régime d’assurance maladie de l’entreprise. Les cotisations accident du travail et maladies professionnelles y figurent, ne sont pas contestables, mais elles ne révèlent que des données partielles et sont donc peu mobilisatrices : les cotisations sont réelles, mixtes ou mutualisées, seules les maladies professionnelles reconnues sont reportées, la facturation correspond aux soins et ne dit rien des dysfonctionnements de l’entreprise. Il est donc nécessaire de compléter l’évaluation des coûts des TMS.